Argumentaire journées d'études (21 et 22 juin 2012). Promotion Jean Kinable.

12èmes Journées d’étude Jeunes Praticiens – Jeunes Chercheurs en Psycho-criminologie et victimologie Université Rennes 2 (France)

PASSAGE "À" L’ACTE OU PASSAGE "PAR" L’ACTE ? Nouveaux regards sur les dynamiques de "l’agir"

Autour de l’œuvre de Jean Kinable.

Jean Kinable, professeur émérite de criminologie à l’Université de Louvain, a su transmettre sa passion et les résultats de ses nombreux travaux, apportant ainsi une qualité et une contribution remarquables aux enseignements et aux recherches en criminologie clinique. Les réflexions proposées par ces Journées d’étude se sont largement inspirées de son œuvre.

Nous nous sommes tout particulièrement intéressés à la théorisation de l’acteur social. D’un côté, nous développerons cette pensée dialectique qui articule l’intrapsychique (endogène) et le réel (exogène). De l’autre, nous nous attarderons sur la dramaturgie interne du sujet : le terme d'auteur, couramment employé en criminologie, se différencierait de celui d'acteur, mettant ainsi le délinquant à l'œuvre dans une position active, où il peut s’approprier son acte. Jean Kinable nous offre même une analogie avec la scène théâtrale. Ce nouveau regard porté sur les rapports entre le réel, l’imaginaire et le symbolique qui se jouent chez le sujet délinquant, nous est apparu tant original que pertinent.

Ainsi, afin d’appréhender au mieux cette question du passage à l’acte, plusieurs points de réflexion seront étudiés du point de vue psycho-criminologique : « l’acte en tant que passage du sujet à un état autre », « le recours à l’acte pour obtenir », « l’acte en tant que mise en scène dramatique » « l’acte pour se situer », ou encore « l’acte pour être ». Divers questionnements apparaissent alors :

Dans la perspective où l’auteur serait en quête d’un idéal, pouvons-nous considérer le passage à l’acte comme un processus, une progression ou encore une transition, avec la volonté (plus ou moins consciente) pour le sujet lui-même de recouvrer un certain équilibre ?

Pouvons-nous considérer l’acte en tant que dynamique restauratrice ? La question du don et de la dette peut élargir notre champ de réflexion sur un autre ressort du passage à l’acte. Lorsque le sujet modifie, transforme, modèle, sublime, transcende la nature qui n’est pas ou plus à son image, quelle est la place de l’autre et qu’y devient-il ?

Lorsque le passage à l’acte est mis en scène, quel sens prend-il pour l’auteur, le personnage, le metteur en scène, le traducteur et le spectateur ?

Notre réflexion s’articule donc autour de cette notion de passage « à » l’acte, ou plutôt de passage « par » l’acte permettant alors de dégager des regards critiques sur les dynamiques de l’ « agir ». Actuellement appréhendé comme un « défaut de », il s’agira de dépasser cette vision déficitaire de l’agir. L’approche phénoménologique de Jean Kinable nous transporte ainsi vers une reconsidération de l’acte en tant que capacité spécifique.

Au cours de ces Journées d’étude, nous proposons, en croisant des orientations pluridisciplinaires, d’appréhender l’acte et sa dynamique à travers de nouveaux regards.[img][/img]